Les Monnaies Celtes de la Gaule Belgique


Un aperçu de l'installation des celtes danubiens dans le nord de la Gaule au IIIéme siècle.
Les monnaies des principales des tribus de la Gaule Belgique.

Les principales tribus celtes de la Gaule Belgique

 

les Morins de la Flandre-Orientale et Flandre Occidentale, Calais
> les Ménapiens de la région d'Anvers, Cassel
> les Nerviens du Hainaut et de l'ouest du Brabant, Tournai
> les Atuatuques de la Province de Namur
> les Atrébates d'Artois
> les Eburons du Limbourg et de la Province de Liège
> les Condruses et les Pémanes dans les Ardennes
> les Trévires du Luxembourg
> les Ambiani de Picardie
> les Suessionnes de la région de Soissons
> les Viromanduens du Vermand et Saint Quentin
> les Rèmes de Champagne
> les Médiomatrices de la région de Metz
> les Bellovaques de l'Oise (ville de Beauvais)
> les Calètes du Pays de Caux (Lillebonne)
> les Catalauni de la région de Châlons-en-Champagne
> les Meldes de la région de Meaux
> les Silvanectes de la région de Senlis
> les Tricorii de la vallée du Rhin
> les Viducasses de la région de Noyon
> les Viroduni de la région de Verdun
> les Leuques de la région de Toul
> les Véliocasses de la région du Vexin

 

Cette liste n'est sans doute pas exhaustive.

L'Origine des Belges :

Au III éme siècle avant JC, selon toute probabilité (basée sur l'archéologie), les migrations, issues des régions danubiennes, sont à l'origine de la formation de la plupart des peuples Belges (soit avec deux siècles de retard sur les tribus de la Gaule Celtique).
Exception faite des Rèmes dont l'origine semble beaucoup plus ancienne.
Il est acquis que les terres conquises par les belges étaient précédemment occupées par d'autres gaulois.

César dit d'eux :

"la plupart des belges étaient d'origine germanique (ce qui explique que certains d'entre eux se veulent germains tout en parlant celte Ndel'Auteur); ils avaient, jadis, passé le Rhin et s'étant arrêtés dans cette région à cause de sa fertilité, ils en avaient chassé les gaulois qui l'occupaient ..."

A l'époque de César toutes ces tribus belges formaient un peuple sensiblement distinct de la Celtique proprement dite.
Leur langue, quoique dialecte brittonique semblable à celui du reste de la Gaule, leurs institutions, leurs moeurs, toujours selon César, étaient différentes des autres Gaulois.

Le terme "germain", lui-même, mérite une explication. Selon Tacite, ce mot : "est récent, c'est une appellation nouvelle; elle fut appliquée aux premiers peuples qui traversèrent le Rhin et chassèrent les gaulois. Ainsi le nom d'un peuple, non d'une race, s'étendit peu à peu, si bien que tous finirent par s'appeler eux-mêmes de ce nom inventé de germain."
Ainsi est "germain" celui qui est arrivé récemment d'outre Rhin.
Le sens même du mot est incertain.

Ceci montre toute la prudence dont nous devons faire preuve sur l'origine des peuples et éviter d'opposer systématiquement "Celtes" et "Germains".

Tous n'ont pas frappé monnaie.

Les principaux émetteurs sont les suivants

LES ATREBATES

Les Atrébates sont une des tribus du peuple gaulois, leur nom signifie les habitants. Ils vivaient en Atrébatie territoire qui correspond approximativement à l'ARTOIS. Leur capitale Nemetocenna (Nemetacum pour les romains) est devenue ARRAS.
Dans la Guerre des Gaules, Jules César, apparente les Atrébates aux tribus Belges venus de Germanie et qui ont envahi les territoires du Nord de la Gaule (IVe-IIe siècle avant JC).
Les Atrébates se sont donc installés dans la région d’Arras, où ils fondent une cité : Nemetocenna.
L'archéologie semble en faire des celtes danubiens, peuples en migration au IIIe siècle avant JC.

LES AMBIANI

En langue celte, leur nom veut dire "Ceux qui vivent des deux côtés" parcequ'ils s'étaient implantés sur les deux rives de la rivière la Somme.
Leur capitale est Samarobriva qui signifie "Pont (briva) sur la Somme (Samara) (actuellement Amiens).
Ils règnent sur ce qui est aujourd'hui le département de la Somme.
Ils frappèrent très tôt des monnaies d'or montrant par là leur dynamisme économique, puisque certaines de ces monnaies ont été retrouvées jusqu'en Bretagne.

 

LES MORINS

Peuple Belges dont le territoire occupait la côte depuis Etaples jusqu'aux confins du territoire des Ménapiens près de Bruges.
C'est une puissance maritime de tout premier plan (ils envoyérent contre César près de 25 000 hommes soit plus du double des Atrébates et des Ambiens et ils s'allièrent à la flotte des Vénètes armoricains).
Ils avaient comme port principal, Portus Itius (Boulogne sur mer).

LES NERVIENS

Ils sont installés entre la Sambre et l'Escaut.
Durant l'époque romaine leur capitale était Bagacum (Bavay), ils vivaient dans un pays de bocage.
César les qualifie de "plus farouches des belges" pour leur valeur guerrière.
Ils refusaient tout commerce avec le monde romain pour éviter d'être amolli par les délices de cette civilisation.

LES REMES

A l'origine leur nom devait être les PREMI "les premiers" soit "les plus anciens", ils ne semblent pas partager avec les peuples belges proprement dits, une quelconque filiation.
L'archéologie paraît confirmer ce fait dans la mesure où, lors des migrations du III ème siècle, le peuplement des Rèmes n'a pas été démographiquement modifiée de façon significative.
César (dont ils sont les alliés) mentionne leur oppidum : Bibrax.
Ils ont pour territoire l'actuelle Champagne.
Chef lieu romain, Durocortorum est devenu Reims.

LES TREVIRES

Son Oppidum central est le Titelberg sirué dans l'actuel Luxembourg.
Une des tribus les plus puissantes du peuple belge du nord de la Gaule

LES MEDIOMATRICES

Peuple de moyenne grandeur sirué sur la Moselle entre les leuques et les trévires.
Ville principale : Divodurum (Metz).

LES BELLOVAQUES

Dans la Guerre des Gaules, César dit de leur cité, Bratuspantium (sans certitude, sans doute la Caesaromagnus gallo-romaine : actuellement Beauvais) qu'elle était "la plus valeureuse de toute la Gaule".
Un des plus puissants des peuples belges réputé pour son indépendance.
Cette tribu se situe à l'ouest de l'actuel département de l'Oise.

LES SUESSIONNES

Etroitement liés aux Rèmes (ils partageaient les mêmes lois, auraient eu le même chef de guerre et le même magistrat) c'est un peuple très puissant (on parle d'une douzaine d'Oppida).
Ils ont pour clients : les Silvanectes, les Viromanduens et les Meldes.
Ils laissent leur nom à l'actuelle ville de Soissons.

LES LEUQUES

Peuple gaulois installé dans la région de Toul.

LES CALETES

Peuple belge parfois assimilé aux peuples armoricains.
Implantés dans ce qui est l'actuel département de la Seine Maritime, le Pays de Caux et le pays de Bray.
On connaît d'eux, deux Oppida : la cite de Limes à Bracquemont et le camp du Canada à Fécamp.

LES VELIOCASSES

Peuple belge de la région de la Seine inférieure.
Leur nom veut peut être dire : "Ceux qui ont la chevelure très bouclée"
A l'époque gallo-romaine, leur chef-lieu est Rotomagus, c'est-à-dire : Rouen


Bibliographie

  • Delestrée Louis-Pol, Tache Marcel, Nouvel Atlas des monnaies Gauloises. I: de la Seine au Rhin, Saint-Germain-en-Laye, Éditions Commios, 2002, 136 p.
  • Delestrée Louis-Pol, Tache Marcel, Nouvel Atlas des monnaies Gauloises. II: de la Seine à la Loire moyenne, Saint-Germain-en-Laye, Éditions Commios, 2004, 150 p.
  • Grenier Albert, Les Gaulois, Éditions Payont, Petite Bibliothèque Payot, 1970, 373 p.
  • Kruta Venceslas, Les Celtes. Histoire et dictionnaire. Des originies à la romanisation et au christianisme, Paris, Robert Laffon, Bouquins, 2000, 1020 p.

par Thierry De Craeker et Christian Doué

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