Par Feddy KAZMIERCZAK

 

 

 

 

Essai des Fonderies de Biache-Saint-Vaast pour la maison Oeschger Mesdach, 1867

 

 

Collection privée - Freddy KAZMIERCZAK
Bronze, Ø 25 mm, 5,83gr, Tranche lisse

 

 

Avers : FONDERIES ET LAMINOIRS DE BIACHE-SAINT-VAAST.
Effigie féminine à droite ornée d’une couronne de blé et fruits, signé BARRE sous le buste.
Revers : OESCHGER MESDACH et Cie // 1867 en légende circulaire. Au centre : ESSAI.
Graveur : BARRE (Albert Désiré Barre 1818-1878).
Cette effigie reprend celle gravée par Barre pour le concours des 20 francs de 1848.
La maison de commerce Oeschger Mesdach & Cie est un fournisseur de biens métallurgiques sous le Second Empire (Napoléon III).
Nous trouvons qu’elle signa le 31 janvier 1868 un contrat avec l’Italie pour la livraison de 50 millions de pièces en bronze de 10 centisimi, au prix de 3,97 francs le kilogramme.
La maison Oeschger Mesdach & Cie confia cette mission à la Monnaie de Paris et à la Monnaie de Bruxelles.
Cet essai pourrait tout à fait être un essai préparatoire à cette importante commande, demandé aux fonderies de Biache-saint-Vaast.

 

 

Les origines de la Société, jusqu'à son déclin...

 

 

En 1845, existait à Paris un établissement de commerce de métaux non ferreux sous la raison sociale : Ancienne Maison Laveissière Jeune.
Celle-ci était dirigée par :

 

  • M. Louis-Gabriel OESCHGER

  • M. Charles-Marie MESDACH de TER KIELE (d’origine belge et de nationalité liégeoise)

  • M. Antoine ROLLAND

  • MM. François et Antoine RAUCH

 

Le 13 Octobre 1846 les quatre associés se rendaient acquéreurs de deux moulins sis à BIACHE-SAINT-VAAST (Pas-de-Calais) moyennant la somme de 36.450 F pour le principal et 7.000 F pour le quai de débarquement sur la rive droite de la Scarpe.
Chacun des associés intervenait dans cet achat pour un quart.

 

 

Deux laminoirs furent installés de part et d’autre de la grande roue qui développait une force d’environ 40 CV.
L’exploitation toujours difficile dans son début fut profondément troublée par les évènements de 1848 et il fut bientôt nécessaire de rechercher de nouveaux concours financiers.
Dès la fin de 1848 des pourparlers étaient entamés entre MM. OESCHGER et MESDACH et par M. Charles DIERICKX, Directeur de la Monnaie de Paris.
Une nouvelle Société était ainsi fondée sous la raison sociale : OESCHGER, MESDACH & Compagnie.
Les anciens moulins sont aménagés, agrandis, des laminoirs à planches de cuivre, à zinc, des fours, etc… y sont installés.

 

 

Les affaires se développent rapidement d’année en année et aux environs de 1860, la production des usines de Biache atteint :

 

  • Plomb en saumons : 1.500 tonnes/an

  • Argent en barres : 3.000 kg/an

  • Or contenu dans l’argent : 50 kg/an

  • Cuivre laminé en planches : 650 tonnes/an

  • Zinc laminé et ouvré : 1.200 tonnes/an

 

Les activités sont sans cesse grandissantes au fil des années.
M. MESDACH décidait de prendre sa retraite pour raisons de santé en 1882, la Société devint OESCHGER, GHESQUIÈRE & Compagnie.
En 1885 M. OESCHGER, Fondateur de la Société, manifestait son intention de prendre un repos bien mérité, la Société sera transformée en 1892 en Société Anonyme des Fonderies et Laminoirs de Biache-saint-Vaast.
En 1890, les Usines de Biache occupaient environ 750 ouvriers.
L'Usine fait partie des Fonderies, laminoirs et cimenteries de Biache-Saint-Vaast, lorsque celles-ci fusionnent en 1969 avec Châtillon-Neuves-Maisons.
La société Châtillon-Commentry-Biache fusionne ensuite avec la Chiers en 1976, sous le nom de Chiers-Châtillon, elle-même fondue dans le groupe Usinor en 1978.
En 1990-1991, Usinor, société de portefeuille, fusionna avec Sollac.

L’usine sidérurgique Sollac ferme ses portes définitivement, après 156 ans d’ancienneté.
Depuis le 18 juillet 2002, les 422 salariés du site sont « dispensés d’activité ».

 

Doux euphémisme qui signifie qu’ils sont au chômage technique, en attendant leur reclassement

dans une autre usine du groupe,la pré-retraite ou le chômage

 

 

 

La fabrication de flans monétaires ...

 

 

Un petit atelier de découpage de flans pour monnaies a été aménagé au premier étage du bâtiment principal.
Il travaille pour la Monnaie de Paris, grâce à l’appui de M. DIERICKX.
Le chiffre d’affaire augmente.
A cette époque en 1860, la fabrication des flans pour Monnaies constitue l’une des principales activités de la Société.

 

 

La période 1860-1882 est caractérisée par une extension considérable des affaires de la Société et principalement des affaires monétaires, malgré la disparition de M. DIERICKX, qui meurt en juillet 1860.
A partir de novembre 1862, la Société fournit au Gouvernement italien 800 tonnes de pièces de 10 centimes.
En novembre 1865, la Société est déclarée adjudicataire de 2.350 tonnes de monnaies pour l’Espagne, à fournir aux Hôtels des monnaies de Barcelone, Ségovie et Jubia.
Cette affaire des monnaies d’Espagne se continuera avec une intensité toujours croissante jusqu’en 1872.
Dès mai 1870, des presses monétaires sont installées à la Monnaie de Barcelone et frappent pour le compte du Gouvernement espagnol.

 

 

D’autres affaires importantes de Monnaies sont traitées :

 

  • en 1871 pour le Brésil

  • en 1873 pour l’Allemagne et la République Dominicaine

  • en 1874 à nouveau pour l’Espagne après une courte interruption

  • en 1878 pour la Grèce

  • en 1880 et 1881 pour la Grèce et la Colombie

 

La Société de Biache s’est créée une spécialité dans la fabrication des flans monétaires et fournit successivement presque tous les pays.

 

 

Mais en même temps l’extension des ateliers est poursuivie sans arrêt.
Les flans pour monnaies et tous alliages continuèrent d’être frappés même après les deux Guerres Mondiales.

 

Le CND remercie la municipalité 

pour son soutien