En 1790, l’assemblée constituante issue de la révolution émet ces premiers assignats, ces assignats sont des titres gagés sur les biens réquisitionnés du Clergé. Le principe reposant sur le fait que les personnes échangeant leurs monnaies sonnantes est trébuchantes contre ses assignats devront en être remboursé avec intérêts après la vente des biens du Clergé. Les assignats restitués devant être détruit.
Le succès est réel et un grand nombre d’assignats son émis, créant ainsi une pénurie des petites monnaie de cuivre en circulation, l’or et l’argent étant thésaurisés en temps de crise. Pour compenser le manque de monnaies l’état décide en 1791 de créer de nouvelles monnaies métalliques notamment avec le métal issu de la fonte des cloches des églises. L’incapacité de l’état à assurer rapidement la fabrication de ces monnaies et en quantité suffisante, donne l’opportunité à des entreprises privées de fabriquer sans aucune autorisation officielle des monnaies de nécessité, de confiance.
Dès la fin 1791 ces monnaies particulières, d’une valeur intrinsèque inférieure à la valeur faciale permettent à ces entreprises de réaliser un petit bénéfice sur chaque monnaie. Ces monnaies ont un vif succès. Cependant le système des assignats devenus incontrôlables, surproduction dépassant de loin la valeur des biens du Clergé, finira par ruiner ces entreprises qui ne pouvaient obtenir le remboursement de ceux-ci et rembourser les frais liés à leurs fabrications.
En aout 1792 la fabrication de ces monnaies de confiance sont interdites par l’état, mais celle-ci circuleront encore quelques années plus tard.
Ci-dessous une présentation de quelques monnaies de confiance émises par ces différentes sociétés privées : Les Monnaies de confiance de la société Monnerons Frères, Caisse de Bonne foi, Lefèvre-Lesage et Compagnie….
2 sols à la liberté assise
Type à l'hercule
Type au pacte fédératif
La médaille ci-dessous, fut réalisée par Augustin Dupré qui réalisa également la gravure des monnerons du type au pacte fédératif.
Hennin consacre une longue notice à cette médaille du pacte fédératif : "M. Augustin Dupré grava cette médaille sans qu'elle lui eût été ordonnée. Il la présenta à la commission chargée de l'examen des papiers des fédérés à leur arrivée à Paris, qui agréa cette offre. Cette médaille, qui parut dans les premiers jours de juillet (Journal de Paris du 8 juillet 1790), est d'un grand travail très fin et fit beaucoup d'honneur à cet artiste. Elle eut un grand succès à cette époque, et il en fut vendu trois milles épreuves tant en or qu'en argent et en cuivre doré. Cent mille épreuves allaient être frappées pour être distribuées aux armées, lorsque le coin cassa sous le balancier, ce qui retarda cette opération, qui fut alors oubliée". Avec sa suspension et bélière d’origine. Hénnin indique que la médaille se portait à la boutonnière de l’habit des fédérés.
Le motif du droit est identique à celui qui se retrouve sur les 5 sols des frères Monneron. Voir exemple ci-dessous. Quelques différences comme un faisceau de licteur placé sur l'obélisque, des drapeaux supplémentaires à l’arrière-plan de l'assistance.
Les Frères Monneron ont frappé également des Médailles, le type au serment du Roi, à l'effigie de Jean Jacques Rousseau et à l'effigie de La Fayette.
Suite de l'article en cours de rédaction…
Les monnaies de confiance ont fait l’objet de quelques livres de référence qui ont en partie inspiré cet article
et que je recommande vivement :
- Michaël REYNAUD, Monnaies de confiance 1791-1792
- Hennin Michel, Histoire de la numismatique de la révolution française, Paris, J.S. Merlin, 1826, 735 p.
(2 ouvrages disponibles à la bibliothèque du CND)
CND 2019 - Photos prises par B. Debeffe et R. Coquet